Virginia Oldoïni, comtesse de Castiglione

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De la Toscane, où naquit le 22 mars 1837,  Virginia Oldoïni, devenue comtesse de Castiglione par son mariage, jusqu’au sordide appar­tement de la rue Cambon, à Paris, où elle mourut aux côtés des dépouilles empaillées de ses chiens. Voici la  première partie:  sa gloire à Paris.

Début janvier 1856,  la comtesse de Castiglione arrive à Paris . Elle est mariée depuis 2 ans, avec le comte Francesco Verasis de Castiglione,

Ils s’installèrent au 10 rue de Castiglione, rue honorant la victoire remportée par le Général Bonaparte sur les Autrichiens le 5 août 1796 à Castiglione delle Stiviere.

En ce soir du 9 janvier 1856, elle a 18 ans,  elle fit son entrée dans le monde parisien lors d’un bal chez la princesse Mathilde, cousine de l’empereur, qu’elle avait déjà rencontrée chez son grand père  à Florence, lors de l’exil imposé à la famille Bonaparte.

Ce soir là, elle fut présentée à Napoléon III et à l’impératrice Eugénie.

Leur deuxième rencontre sera brève. Invitée chez le roi Jérôme, le plus jeune frère de Bonaparte. elle arrive au bal au moment où napoléon part . Ils se croisèrent dans l’escalier.

Napoléon III lui dit: « vous arrivez bien tard? »,

ce à quoi elle répondit: « c’est vous, Sire, qui partez bien tôt ».

Le 29 janvier 1856, elle fut à nouveau invitée au palais des Tuileries, à un bal offert par l’Empereur. Parmi les 6 000 invités, elle y fut très remarquée.

Dès ses débuts aux Tuileries, elle manifeste la volonté de se démarquer par ses toilettes,  sa coiffure, son caractère, elle ne laisse personne indifférent. 

Elle attise la curiosité, le désir de beaucoup d’hommes et la jalousie qu’elle suscite auprès des femmes est une consécration pour elle.

Rodée à la manœuvre de courtisane (elle a déjà eu plusieurs amants) grâce à son charme et à son extraordinaire beauté, elle va bientôt conquérir Napoléon III et deviendra très vite sa maîtresse.

Son costume resté le plus célèbre est celui de « Dame de cœur » qu’elle porte pour un bal au ministère des Affaires étrangères en février 1857. Sa robe en organdi transparent laisse deviner ses formes : un cœur, placé à un endroit équivoque, souligne son sexe. L’impératrice, devant ce spectacle, lâchera, sèchement : « le cœur est un peu bas, Comtesse  ».

L’histoire raconte qu’elle fut envoyée par Cavour pour convaincre l’Empereur d’intervenir pour l’unification de l’Italie.

Si cette mission politique et diplomatique lui fut confiée, ce n’est aucunement sur son intervention que Napoléon III se décide à intervenir.

C’est l’attentat d’Orsini, survenu en janvier 1858, en effet, Orsini écrivit à l’Empereur avant de passer à l’échafaud et c’est cette lettre qui décide l’empereur de passer à l’action. Napoléon III aimait certes, les femmes, mais ne se laissait nullement manipuler par celles-ci dès qu’il s’agissait de politique.

Napoléon III la couvrit de bijoux, deux années de relations tumultueuses suivirent. Mais Virginia commit l’erreur avec son manque de discrétion de s’afficher comme la favorite de l’empereur.

Eugénie obtint de Napoléon III qu’il renvoie la jeune femme de la cour en avril 1858, elle reviendra à Paris, en 1861.

Pendant 40 ans, la Castiglione va réaliser avec l’aide de Pierre-Louis Pierson, photographe,  près de 500 clichés d’elle-même, malgré la perte de ses dents et de ses cheveux. La Castiglione exhiba sa déchéance et la théâtralisa.

Cela fera l’objet d’un autre article.